Ellen KEY

J’ai découvert les écrits de l’écrivaine suédoise Ellen Key, lors de mes études en sciences de l’éducation. Née en Suède en 1849, Ellen Key est l’une des rares écrivaines et pédagogues suédoises à avoir acquis une renommée internationale. La traduction en français de son œuvre majeure « Barnets århundrade, 1 & 2″ (1900) , parue en 1910, est aujourd’hui introuvable ! J’ai donc acheté d’occasion le livre en anglais, « The century of the child » publié en 1909 aux USA.

Parce qu’Ellen Key a notamment influencé des éducateurs contemporains, comme Maria Montessori, cela me tenait à cœur de rendre de nouveau accessible ses écrits. C’est pourquoi j’ai décidé dans un premier temps de traduire le chapitre « l’éducation de l’enfant » (en attendant de finaliser la traduction du livre « Le siècle de l’enfant »).

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ELLEN KEY

Pédagogue, philosophe, écrivaine et féministe connue pour ses écrits et critiques sur la littérature et l’art, la religion et la politique, le vote des femmes, la question du mariage et de la paix, c’est dans un style incisif, franc et direct qu’Ellen Key s’adresse aux adultes (parents et éducateurs) dans son œuvre la plus importante et la mieux connue sur l’éducation : Barnets århundrade, I et II (1900), (traduit en français sous le titre Le siècle de l’enfant, (1910)). Livre dans lequel, elle promeut un renouvellement radical de la société par une réforme profonde des pratiques éducatives. Cette nouvelle traduction de “L’éducation des enfants” est extraite de cette œuvre, elle est à lire comme un manifeste pour l’éducation des enfants. 

Influencée par les écrits de Goethe, Nietzsche, Spencer ou encore Rousseau, Ellen Key forge ses idées et développe une conception de l’éducation basée sur l’individualité. A ce titre, il semble nécessaire de préciser la différence entre individualité (ce qui constitue l’individu ; ce qui fait qu’il est tel être et qu’il a une existence distincte de celle des autres êtres) et individualisme (celui ou celle qui pratique l’individualisme : Attitude favorisant l’initiative individuelle, l’indépendance et l’autonomie de la personne au regard de la société.) Le mot « individualité » n’est pas associé à une forme d’égoïsme, mais plutôt à une relative autonomie et liberté de l’individu, en considérant l’autre, dans un contexte social. 

Ainsi, Ellen Key défend l’individualité dans l’éducation. L’enfant doit pouvoir développer toute son individualité, et ses choix doivent être considérés comme son individualité propre. L’enfant peut alors assumer ses propres choix sans avoir peur du regard des autres, sans craindre de mal faire et sans qu’un adulte intervienne. Cette individualité, ainsi révélée et respectée, développe l’estime de soi (en ayant conscience de ses capacités et de ses limites), tout en considérant les autres. Cette individualité épanouie déploie également un caractère social en reconnaissant l’importance du bien commun.

Pour que l’enfant développe son individualité, Ellen Key, résolument contre l’école, propose que le foyer familial soit la place principale de l’éducation de la petite enfance : « l’école à la maison ».

Elle suggère alors que la mère garde les enfants à la maison, à la condition que ce choix soit reconnu comme un travail. Concernant le rôle parental, Ellen Key exècre autant les parents autoritaires (et condamne fermement les châtiments corporels) que les parents laxistes. Une fois que l’enfant est prêt, il peut aller à l’école de son choix. Ellen Key évoque une “école de l’avenir” qui serait ouverte à tous, avec des classes mixtes, sans programme systématique jusqu’à 15 ans , sans châtiment, sans examen, sans récompense.

Rappel Biographique

Ellen Key est née en 1849 en Suède dans le manoir de Sundsholm, à Västervik, dans le Småland, et décède en 1926, Elle a grandi dans une famille stricte, dans laquelle les châtiments corporels étaient une pratique courante. Enfant, elle est élevée au domicile familial, et est gardée d’abord par sa mère, puis par deux gouvernantes, une française et une allemande. Sur les trimestres d’hiver de 1868 à 1872, elle fréquente l’école pour femmes adultes Jenny Rossander; et en parallèle, elle aide son père, Emil Key, personnalité politique, en devenant sa secrétaire. Avec lui, elle voyage en Europe et rencontre de nombreuses personnalités politiques. Elle passe beaucoup de temps à étudier seule. Ellen Key reçoit une éducation chrétienne, mais elle renonce totalement à la religion lorsqu’elle découvre la théorie de l’évolution de Darwin.

 Elle accepte ensuite, un poste de professeur dans une école privée de Stockholm, puis donne des cours à l’Institut des travailleurs. Ellen Key a alors le projet de créer une école populaire pour femmes, mais finalement en 1903, elle décide de se consacrer à l’écriture. Elle est par ailleurs, vivement critiquée à cause de ses positions, parfois jugées comme radicales, concernant le rôle des femmes, le mariage, la religion, la culture et évidemment l’éducation.

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